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Nous voilà de nouveau confinés , la médiathèque vous propose de garder un lien en ouvrant son atelier d'écriture à tous ceux et toutes celles qui voudront tenter le jeu et l'aventure. Roselyne Casanave Enfroy et Isabelle Montandon, les deux animatrices de l'atelier nous  feront plusieurs propositions pour des textes à écrire tous les 15 jours que vous pourrez trouver , signés ou anonymes sur cette page. On vous attend !

Envoyez vos textes à : mediatheque@ville-la-ricamarie.fr

Invitation au voyage

Amusons-nous avec Jacques Roubaud

à bousculer un peu

le beau poème de Baudelaire

et à nous inviter les un.e.s les autres

au voyage...

- Songez à la douceur

d’aller là-bas, aller

à Abbeville

à Aboukir, à Ajaccio ;

à Alençon, à Alésia, à Alexandrie

………………………………

Bergame, Berne, Béthune, , la Bidassoa

Là , tout n’est qu’ordre et beauté

Luxe , calme et volupté

Ah la douceur d’aller là-bas, d’aller

en Bigorre, Blay,Briare, au Brésil, en Bresse, e

n Bretagne, à Bruxelles,Bucarest, Budapest,

Buenos Aires, Cadix, au Caire, au Cambodge

……………………….

Vivarais Wagram,

Washington

Et tout ça

-avec l’Orient Express ?

- Non, avec une simple carte orange 2 zones

  • Écrire un poème qui s’appuie sur celui de Baudelaire , lui emprunte des vers sans complexe, quitte les transformer , pour construire une armature .Par exemple, on peut commencer par Mon enfant ma sœur ou Mon papy, mon pote…

  • Énumérer des lieux par ordre alphabétique , et en vanter les charmes Là , tout n’est que...Ces lieux peuvent appartenir à notre périmètre quotidien  ( le fond du jardin, le trottoir d’en face) ou à nos rêves d’évasion.

  • Trouver une chute , une dernier vers révélant le moyen de transport. Ne se priver de rien. Tapis volant autorisé.

songez à la douceur.jpg

Et voici le poème de Baudelaire

extrait des Fleurs du mal, 1857

Mon enfant, ma sœur,
Songe à la douceur
D'aller là-bas vivre ensemble !
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble !
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs larmes.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.

Des meubles luisants,

Polis par les ans,
Décoreraient notre chambre ;
Les plus rares fleurs
Mêlant leurs odeurs
Aux vagues senteurs de l'ambre,
Les riches plafonds,
Les miroirs profonds,
La splendeur orientale,
Tout y parlerait
À l'âme en secret
Sa douce langue natale.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.

Vois sur ces canaux
Dormir ces vaisseaux

Dont l'humeur est vagabonde ;
C'est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu'ils viennent du bout du monde.
- Les soleils couchants
Revêtent les champs,
Les canaux, la ville entière,
D'hyacinthe et d'or ;
Le monde s'endort
Dans une chaude lumière.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.

Jacques Roubaud : La forme d’une ville change plus vite , hélas, que le cœur des humains. Poésie Gallimard

Ma toute douce, ma presque moi

Songe à la douceur d'aller tout là-bas …

Là-bas

A Adélaïde la paisible, Ankara sur sa colline

Bangkok qui jamais ne dort, Brasilia l'utopique

Au Creux de mes bras

Là tout est calme et bonheur

Douceur et sérénité

Ma toute douce, ma presque moi

Songe à la curiosité d'aller tout là-bas...

Là-bas

A Dehli la mal-aimée

Damas , Dubaï qui grouillent

Edimbourg en kilt

L'Egypte, l'Equateur

Le Fond du jardin

Là tout est calme et bonheur

Douceur et sérénité

Ma toute douce, ma presque moi,

Songe au fol enthousiasme d'aller tout là-bas...

Là-bas

A Guatemala City sur la piste des Mayas

Hambourg, La Havane

Istambul, Innsbruck,

Jérusalem l'éternelle

Les Kerguelen en chapelet

Lisbonne la joyeuse, Liverpool, Liège

Moscou la bling bling, Marseille aux cent visages

Naples la dissipée, New-york

en Nostalgie serrés l'un contre l'autre

Là tout est calme et bonheur

Douceur et sérénité

Ma toute douce ma presque moi

Songe à l'allégresse d'aller tout là-bas

Là-bas

A Ougadougou et ses boubous

Paris la romantique

Padoue sous ses dômes Byzantins

Quimper, Quarto dei Mille

Rio la fêtarde

Santiago la débrouillarde, Saint-Louis la métisse

Tombouctou, Téhéran

Ou la Tente de nos 20 ans, seuls sous les étoiles

Là, tout est calme et bonheur

Douceur et sérénité

 

Ma toute douce ma presque moi

Songe à la douceur d'aller tout là-bas,

Là-bas

En Urugay, Vienne, Varsovie, Vladivostok

Wroclaw et ses lutins

Xanrey, York, Yamaguchi

Zanzibar, Zadar-Zadar ou Zengzou.

 

Et tout ça ?

En baguette magique, en supersonique ?

 

Non, en transat Blooma de chez Casto

Modèle 2003 – 99,95 € les deux avec la carte fidélité

A l'ombre d'un cerisier à l'heure de l'apéro

Car là,

Tout n'est qu'ordre et beauté,

Luxe, calme et volupté.

Colette Fanget

Le meilleur moment de la journée

C’est vrai, il y a les apéros Skype, la rencontre avec soi-même et l’Opéra en accès libre, mais soyons clair : ce confinement est long et pénible. Pourtant, chaque jour, il y a peut-être ce moment où ça bascule : une chanson quand on ouvre la fenêtre, les nouvelles d’un voisin à travers la cour, un regard au-dessus du masque, une scène cocasse au supermarché, un ciel de nuit parfait. Un moment rare, fugace, un sentiment de plénitude, d’intimité ou de travail bien fait.

Je vous propose d’écrire un poème

comme Raymond Carver

Votre texte aura pour titre

 Le meilleur moment de la journée

matin en ville.jpg

Fraîches nuits d'été.

Fenêtres ouvertes.

Lampes allumées.

Des fruits dans le bol.

Et la tête sur mon épaule.

Ce sont les moments les plus heureux de la journée.

Avec les premières heures du matin,

bien sûr. Et juste

avant le déjeuner.

Et l'après-midi, et

les premières heures du soir.

Mais j'aime vraiment

les nuits d'été.

Davantage, je crois,

que tous ces autres moments.

Les tâches du jour accomplies.

Quand personne ne peut plus nous joindre alors.

Ni jamais.

Raymond Carver,  Le meilleur moment de la journée /The best time of the day  in "La Vitesse Foudroyante du Passé" 1986

vos textes ici

Six heures

 

Matin d’hiver ou d’été

Tout est calme.

Le meilleur moment du jour ?

Il ne fait que commencer.

Il y en aura sûrement d’autres,

Je ne peux m’avancer.

Si.

C’est l’instant.

Carpe diem.

Je rentre dans la chambre

La tasse à la main.

Merci, dit-elle.

Il y aura d’autres moments

Plus difficiles

Plus tristes ou dramatiques

Joyeux peut-être

Mais savoir profiter du moment

De cette vie qu’on a.

Yves Dramais

Après une matinée bien remplie,

Voici arrivé l’après-midi,

Meilleur moment de la journée.

Dans ce paysage chauffé par le soleil d’été,

Je déambule parmi les fleurs du jardin,

Vivaces, roses, pivoines et jasmins.

Je me courbe afin de sentir leur parfum discret

Où de nombreuses abeilles les butinent.

Décrivant une myriade de ballets

Et s’acharnant sur leurs étamines.
 

Dans un coin de verdure

je m’allonge dans une longue chaise

Sous l’ombre épaisse des gros tilleuls

Bercé par une sérénade de chants d’oiseaux à leur aise

Tels moineaux, mésanges et bouvreuils.

L’eau de la rivière m’apporte une certaine fraîcheur ;

Son murmure m’apaise et me procure une certaine douceur.

Je regarde danser les feuilles des arbres sous un vent léger.

Cette brise légère me caresse mon visage apaisé.

Alors je ferme les yeux

Pour m’envoler vers d’autres cieux.

Jacques Gerey

Lumière du matin...

Dans les fines branches de fleurs jaunes -réseau de sève, réseau de vie-

une petite tête picore...

-trois coups de bec...et puis s'envole...

Et puis une autre ...une autre encore...

Un seul cœur bat dans l'arbre

très vite ...

La vie palpite ...

La lumière vibre …

J'aime particulièrement le matin...

Dans le vol désordonné des mésanges

la vie reprend son vol …

Françoise Thuel

Les matins au réveil

Après la nuit tranquille

Et petit déjeuner pris

Ouvrant l'ordinateur

La tête dans les mains

Des moments intenses

De découvertes et émotions.

 

Ho! La promenade de rêve

Juste avant l'heure du piano

Et celle des enfants qui appellent

Un bonheur limité

A un cercle de mille mètres

Ce cercle que j'explore

Rayon après rayon.

 

Mais surtout j'aime

Les veillées solitaires

En ce moment où

La journée finie

Restent les quelques heures

De lecture m'emmenant

Loin, si loin ou près, si près.

 

Simone Wambeke.

le meilleur moment de la journée ? difficile à définir car elles ne sont pas toutes identiques ,la semaine ,le dimanche, les circonstances l’été, l’hiver, la chaleur, le froid ,la pluie, le brouillard, le vent extérieur, intérieur, seul ou accompagnés…. ces journées ne se ressemblent pas il faut faire appel à la mémoire au souvenirs (les bons)…. aux situations

Et voilà je prends le train, d’abord une petite anxiété celui ci est il à l’heure, à quai ? c’est bon je m’installe vers la baie vitrée mon billet en poche, je suis tranquille, le convoi démarre , les bruits sont feutrés il n’y a pas trop de monde, température agréable.

J’ai de la lecture, mais je préfère regarder le paysage défiler, un léger dandinement du train est propice à la somnolence, en face voyageuses et voyageurs s’assoupissent d’autres « connectés » ne voient rien du paysage qui défile, prés, champs, constructions, semblent être survolés à toutes vitesse.

La tonalité aigrelette est entendue aux passages à niveau franchis à grande allure, le cliquetis sourd des roues du train sur les aiguillages signale l’entée en gares…montées et descentes ne troublent pas mon indolence…. ma destination est encore loin (c’est le terminus) cela accentue cette tranquillité….encore de longs moments contemplatifs, moments de passivité…. de sérénité.

Patrick Gazel

Pour moi, le meilleur de la journée est le moment du coucher.

Ce corps las de tout ce qu’il a effectué

Tout au long des heures écoulées

Va enfin jouir de la position horizontale

Dans des draps frais de coton ou de satin.

Ce corps peu à peu détendu, serein,

Va baigner dans un univers astral.

 

Plus rien de prévu pour les heures suivantes.

Les muscles se détendent petit à petit,

L’univers des rêves fantastiques ou d’épouvantes

Nous accueille en une grande cérémonie.

Notre corps ne pèse rien du tout,

Nos pieds ne supportent aucun poids ;

Nos yeux ne sont plus éblouis

Nos oreilles plus agressées par des bruits


Cet instant de sommeil appartenant qu’à nous.

Seul, nous affronterons les fées, les loups- garous.

Jacques Gerey

Le meilleur moment de la journée

C’est quand il fait encore nuit

Quand je me lève

                le matin

et que c’est encore

la nuit

Quand je descends les escaliers

de la chambre

et que face aux grandes fenêtres

                du salon

quand les peupliers élancés ont été taillé je vois

le ciel immense

Je m’assieds

sur mon fauteuil

Je n’allume pas

                la lumière

et je regarde lentement

                se lever le jour

 

C’est aux heures incertaines

où rien n’est défini

rien n’est définitif

aux heures improbables

où tout est contenu

tout encore à venir

 

               

C’est à la tombée

                du jour

Quand la pénombre gagne

Et que pour un instant le temps suspend

                son vol

Quand pour quelques secondes le monde retient

son souffle

C’est entre chien et loup quand l’heure se fait brune

                Et appelle à la nuit.

 

C’est quand je monte les escaliers

                de la chambre

quand je vais me coucher

et que dans le rectangle

du vélux

je vois se dessiner

parfaite la pleine lune

Isabelle Montandon

Etoiles allumées,

repas dégusté, vaisselle lavée,

sol balayé, début de soirée.

Feu dans la cheminée,

chat sur le canapé,

à la radio air endiablé.

Délicatement déplié,

dans ma main il est posé

comme un bijou dans son boîtier.

Le plaisir je fais durer,

avant de me régaler

d'un gros Ferrero Rocher.

 

Christine Arnaud

Matin

 

La théière verte a le ventre chaud

les livres attendent .

 

Chaque matin porte tous les débuts

les anciens départs en vacances

l’image des petits enfant mal défroissés

le chemin d’écolier que l’on a partagé

le souvenir des jours de neige

affrontés avec gros souliers

 

Rien n’a commencé tout est là

 

Le thé refroidit et le jour se lève

les livres encore fermés respirent

 

Rester un peu

Habiter ce temps mal peigné

Avant les navettes du jour

 

Roselyne Cazanave

Le plus beau moment                                                  

Ce sera

Lorsque finira

Cette abyssale solitude


 

Il y a encore des matins tranquilles

Où le soleil me trouve encore au lit

Un bol de ricoré, quatre biscuits

Un yaourt, un moment de répit

Oubliée la réalité

Le regard plongé dans de vieilles séries

Qu'on a râté


 

Dernières images, derniers instants

Est-ce le ciel qui s'assombrit

Nuages noirs sous le soleil qui brille

Ami ou ennemi

Que faire du reste de la journée

Qui défile

Je sens que je glisse

Happée par le syndrome

Urgence écouter «les beaux moments» de Cabrel


 

Jeudi, 10 heures.

C'est peut-être un peu tôt,

tant pis j'y vais.

La clé au creux de ma main je sors,

le ciel est bleu, l'air et vif,

quelques mètres et m'y voici.

La porte grince, elle est là, elle est belle.

Je rentre.

Un oiseau sur le timbre en haut à droite,

mon nom, mon adresse au milieu

et à l'intérieur il me raconte sa vie, loin d'ici,

en pleins et en déliés on dirait de la dentelle.

Vivement jeudi prochain,

la boîte aux lettres revivra.

Christine Arnaud

Si la vie revient, la rage aussi

Des mots «barrières» se bousculent

Sidération

Autorisation

Distanciation

Aberration

L'autre cet inconnu derrière le masque

Ami ou ennemi

Le contourner, se mettre à l'abri

Rentrer écouter «les beaux moments» de Cabrel


 

Le beau moment viendra

Vital le pain et l'eau

Et à chacun son essentiel

Serrer une main

Découvrir les visages

Accrocher les regards

Changer les mots

Respiration

Libération

Affection

Et toujours écouter «les beaux moments» de Cabrel

Le beau moment...

Rosana De- Zen

Ma douce, ma Mie, mon Amie

Veux-tu partir en vacances avec moi ?

En Andalousie, à Cadix, à Cordoue

A Gibraltar ou à Grenade

Dans la chaleur blanche de Malaga et de Séville

On ira écouter les chanteurs de flamenco

Et voir les fiers danseurs haut perchés sur les talons de leurs claquettes

Les doigts déformés par la transe

Les regards extatiques

Ou alors manger tard le soir

Dans un petit restaurant du bord de mer

Alors ma Douce, ma Mie, mon Amie

Prépare ta valise et surtout n’oublie pas ta guitare…

Ma Douce, ma Mie, mon Amie

Veux-tu partir en vacances avec moi ?

Si l’Espagne est trop chaude

Que penses-tu du Népal ?

Ses sommets pollués par les alpinistes

L’Annapurna, le GauriShankar

Sur les traces de Ravi Shankar

L’Everest et puis le Makalu ou le Manaslu

Au Népal, si on n’a pas l’temps

On ira juste à Katmandu chercher le chat Mandu

Jusqu’à l’autodestruction, jusqu’au bout des hallucinations

Alors ma Douce, ma Mie, mon Amie

Prépare ta valise et surtout n’oublie pas ton sitar

Ma Douce, ma Mie, mon Amie

Veux-tu partir en vacances avec moi ?

Si le Népal est trop loin

Que penses-tu de la Bretagne ?

Plougoulm, Plouvorn, Plouescat

Plougastel, Trégastel, Trestel

Visiter les castels, les chapelles, les chaloupes et les châteaux

Les couvents et les enclos

S’enivrer des odeurs des bruyères dans les landes des Monts d’Arrhée

Et puis la lumière

Et puis la musique d’Alan, Dan, Ronan et Yann

Alors ma Douce, ma Mie, mon Amie

Prépare ta valise et surtout n’oublie pas ta bombarde

Mais ma Douce, ma Mie, mon Amie

Suis-je bête ?

Pas de déplacement de plus de 100 kilomètres

Alors point de point de chute

Ni de chute à mon histoire, point !

Alors ma Douce, ma Mie, mon Amie

Défais ta valise, tu peux reprendre ton tricot…

 

Jean-Jacques

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