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La Médiathèque du confinement

Avec humour, de manière insolite, bourré d'angoisses, studieux, cultivé, sous la couette, à la fenêtre, dans la cuisine ou dans la cave, nous vivons tous différemment cette situation de confinement.
Nous avons donc ouvert une adresse mail pour recueillir les textes ou les quelques mots que vous aurez envie de nous faire parvenir. Ils peuvent être signés ou pas, et prendre la forme qui vous convient.


Toutes les propositions sont les bienvenues à:


lamediathequeduconfinement@gmail.com

Je ne peux aller voir mes amis....mais je peux téléphoner, envoyer un
texto, un mail,

je ne peux pas acheter des fleurs, mais je peux cueillir quelques
primevères sur la pelouse de l'immeuble...

Je ne peux pas  marcher dans la campagne, mais je peux apercevoir sur
les branches desséchées de la vigne vierge, des bourgeons rose vif qui
pointent.


prenez soin de vous et des gens que vous aimez .

Bon courage.

Françoise Pradel

 

Lettre pour un printemps chagrin
Marie-José Petit
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1er Avril
Gilbert Lange
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Souricière égocentrée


 

Se sentir unique dans ce bouge serait dommage

Oui

La nation en bandoulière est passée de mode

Contempler la 1ère floraison de la 1ère fleur de mon camélia.
Marie-José Petit
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Gilbert Lange
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Ta chambre au campus

As-tu de ton audace gravé le marbre ?

De ton regard carnaval prévu l'espace

Entre nous deux réduit à néant

Gilbert Lange
Vipère en son sein
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Le chaman s'ennuie


 

Il n'écrit pour elle que runes insensées

Au miroir d'argent il ne dit plus

Il ne mange les insectes guère frits

Patrick Gazel
Mémoire de confiné

                                   Mémoire d’ermites

Et voilà nous sommes confinés..il parait que l’on est en guerre…

L’ennemi fourbe est redoutable invisible, inaudible, incolore, inodore…

Pas de divisions blindées, d’aviation, de fusées, de drones, ni de  soldats rien de tout ça.. ..si nous on en a pour le contrer, mais pas en treillis et sans fusils, les nôtres sont habillés  de blanc et…. masqués si ils le peuvent !

Un nouveau proverbe semble émerger… « Noel au balcon ,Pâques dans la maison »

 

Pour le titre  du texte : »journal de guerre » ?ou de « reclus » ? ou de « confiné » ?..................

Ah… « Mémoire » c’est mieux, « mémoire de confiné » ?, « mémoire de reclus » ?..

Ah ! mémoire de guerre !..(Cela a déjà été utilisé) …..d’ailleurs ils y en a qui n’ont guère de mémoire !

ambiance de guerre ? beaucoup sont confinés ,visites interdites sorties très réduites… tels des détenus (1 heure de promenade autorisée) »ausweis » avec horaires pour aller au ravitaillement…désobéissance ?....résistance au « restez chez soi » ?

….. une « lettre de cachet » peut vous envoyer au cachot!

Quand presque tout le monde est interdit de sorties ,certains aimeraient rester chez eux plus longtemps !! dans leur blouses blanches ,vertes,ou bleu clair « elles » et « ils » sont au front !!

…../…..

Comment s’occuper ?

toute distraction extérieure est interdite :cabarets, théâtres, cinémas, expos, musées sont fermés, les carnavals interdits (il manque les masques)

Les enfants cette année, ne pourrons pas faire de colliers de nouilles pour la fêtes des mères…et si par chance certaines en ont….elles les « dévoreront »

Pates et spaghettis se vendent parait- il au marché noir à prix d’or !

Certains en ville, la nuit ,on a vu ,malgré le couvre feu des ombres furtives et silencieuses transportant des valises remplies de coquillettes !!

 

mon travail ? pas de demande : il n’y en a pas

On va faire autre chose…..

la médiathèque est  fermée…difficile de choisir livres, Cd ,DVD avec des pincettes ou avec une perche à selfie et de toute manière, on a pas le droit de sortir…  « restez chez vous »

 les célébrités (à domicile) causent derrière leur caméra d’ordi… on repère les plus studieux à la quantité de livres stockées dans les bibliothèques vues en  arrière plan !

On va faire autre chose…..

j’adore aller à la piscine…elle est fermée, pourtant j’avais un masque et des palmes, le faire chez soi dans la baignoire ?…je n’ai pas de baignoire

reste la douche  !!

On va faire autre chose

promener son animal de compagnie..il faut en avoir un

on peut toujours chercher une peluche des enfants et au bout d’une baguette le promener…..vis à vis des « autorités » cela risque ne  pas le faire

On va faire autre chose

le jardin ? il faut commencer à planter..les graines ?celles qui restent sont périmées et les jardineries sont fermées !

On va faire autre chose

la peinture ? eh bien on pourrait repeindre cette pièce, il faut voir s’il reste de la peinture…j’ouvre le pot ….le bâton pour remuer reste debout dans le contenant..un autre pot…celui là est liquide…pinceaux et rouleaux sont dans un autre seau avec de l’eau…enfin… il y a eu de l’eau…jadis!...le rouleau tel un bout de bois !!

On va faire autre chose

du ciment ? ah…la petite murette qu’il faut que je  la termine

la truelle, le bac à gâcher….le sac de mortier tout prêt est là…

je le soulève…il est très léger… je verse….de l’eau… 

j’ai posé 1 brique !!

les magasins de matériaux sont fermés au public !!

On va faire autre chose

profitons en pour faire du rangement pas mal de choses à porter à la déchetterie….celles ci sont fermées : on va faire un tas au milieu du salon…en attendant mieux

On va faire autre chose

la cuisine, je n’y connais pas grand-chose

j’avais trouvé une recette sympa simple qui plait à mes papilles….       mais il fallait ……des pates et de la farine !!

On va faire autre chose

lire ?..voyons voir…. je ne dirais pas que j’ai tout lu..il y a des textes ardus..je me suis en dormi….

On va faire autre chose

L’ordinateur ? on m’envoie tout un tas de blagues, les fichiers ne veulent pas s’ouvrir…. il doit avoir un virus !

Reste les écrans ….et causer par skype ou par téléphone on ne peut pas y rester toute la journée !

Allo ? ça va ? oui, et toi ça va ? oui, ça va, que fais tu ? rien et toi ? rien non plus ! c’est pour cela que t’appelle, oui ,moi aussi je voulais t’appeler....tu voulais quelque chose ? non, non, je voulais savoir ce que tu faisais ? eh bien rien ! comme toi, eh bien moi aussi, je ne sais pas ce que je vais bien pouvoir faire ! ah ! comme je te comprends moi aussi ! toi aussi ? à quel sujet ? eh bien… que je ne sais pas quoi faire !On se rappelle ? oui ,on se rappelle dès que je saurais quoi faire

Si j’ai une idée !d’accord moi pareillement….à plus

Je regarde pensivement par la fenêtre

J’entends du bruit

Ah ! je vois mon voisin qui escalade le mur de son jardin…alors qu’il y a un portail

 j’ouvre la fenêtre et lui lance…que faites vous ? lui demandais-je…

chut !!! ne dites rien…je m’évade !...c’est grisant…… à force de regarder des films de gangsters qu’il nous passent à la TV

vous êtes fou !vous aller vous faire prendre par la ronde et vous faire arrêter !!

eh oui le monde est fou !!

.

Histoire d’œufs

Les œufs de poule proviennent de la poule !! Ils sont natures.

Il y a les zeux doigts (œufs d’oie), ce sont des zeux (jeux) avec les mains !

Les œufs de canard sont des œufs qui prennent un digestif dans un petit verre et y  trempent un sucre.

Les œufs de pigeons pour ceux qui se font avoir…

Les œufs de dinde pour ceux qui sont bêtes.

Les œufs de canne pour ceux qui se rendent au festival…

Les œufs d’Or soit pour ceux qui ont sommeil ou pour les riches…

En saison hivernale, certains œufs partent à la neige ;

 L’un disait : je me la caille (œuf de caille), je suis gelé !

-Allez, t’es pas une hommelette (omelette) disait un autre !

Certains préféraient la patinoire parce que c’était plat.

Deux œufs s’étaient fâchés depuis quelques temps ; ils s’étaient brouillés !

D’autres pratiquaient la course à pied, à force ils avaient les mollets durs.

Quelque uns préféraient la boxe, mais malgré les gants, la coque et la protection du visage, ils revenaient parfois avec les yeux pochés, mais pas que….(Pâques)



 

Histoire écrite le : 12 Avril 2020

GEREY Jacques

La mort du vieux moulin

Te rappelles-tu de ton enfance ?

Où tout vivait calme,

Où tout travail était accompli

Par le labeur de l’Homme ?

 

Lorsque finissaient les moissons,

Les paysans venaient,

Assis sur leurs chars en bois,

Dont les roues chantaient quelque peu,

Chargés de sacs remplis d’or,

Les moudre dans tes entrailles.

Les meules crissaient

A longueur de journées,

Et les grains devenaient poussière.

 

Toute cette machine articulée

Fonctionnait grâce à un ruisseau

Dont la chute entraînait une roue à aubes.

 

Puis, les uns repartaient

Avec quelques mulets

Surchargés de boges pleines,

Fumantes d’une poussière blanche.

 

C’était cette farine avec laquelle

On fabrique le pain de vie,

Symbole de la religion et du pauvre,

Aliment sacré, où l’on marquait,


 

Dans chaque famille, paysanne surtout,

Avant de commencer le repas,

Une croix en souvenir de Dieu

A qui l’on offrait sa journée de labeur.

 

Et puis, ils t’ont laissé

Mourir là, dans la tristesse,

En te supprimant ta nourriture

Qui te faisait vivre.

Ils allaient vers d’autres moulins,

Mécaniques et modernes,

Moudre leur blé.

 

Et depuis plusieurs dizaines d’années,

Tu meurs, un peu plus chaque fois l’an,

Prenant des rides de vieillesse et

Rongé par l’humidité et le temps.

 

Quand le soleil se couche à l’horizon,

Lorsque le ciel n’est que poussière de feu,

Tu renais du fond de ton âme ;

Et le chant d’un ruisseau te berçant dans la nuit qui vient,

Tu t’endors dans l’obscurité pour continuer de vieillir

Encore plus qu’aujourd’hui, dans le fond de ce vallon.




 

Poème composé le : 19 Novembre 1976/ 10 Décembre 1976

GEREY Jacques

La Marguerite

Je fais partie des fleurs ;

Je procure du bonheur ;


 

On peut me rencontrer au début du printemps,

Dans la campagne, parmi mes amies.

Beaucoup de gens me cueillent car ils sont contents

De m’avoir dans des pots, toute fleurie.

Je suis vêtue d’une robe blanche, évasée,

Circulaire, toute fraîche et toute plissée.

Mon cœur est formé de paillettes d’or ;

Les insectes puisent dans mes pores,

Une sorte de sucs dont ils se nourrissent ;

Ils en font une pâte qui est un délice.


 

Quand le vent souffle dans les prés,

Sur ma tige, il me fait balancer.

Ma robe éclatante sous le soleil,

Me transforme en une vraie merveille.


 

Je suis la  MARGUERITE, la reine des fleurs,

Celle qui procure, dans la vie, du bonheur.


 

                   

Demandé par Françoise BONADO : Mardi 22 Mai 1973

 

GEREY Jacques

Marie-France Vasselon
14 avril 2020

Il m'a fallu un temps de réflexion pour me remettre en mémoire mes moments de bonheur et que oui ma vie en ai truffé.

 

Un parmi plein d'autres

 

tous les ans, au mois de juillet, notre employeur nous vendait à des prix défiant toute concurrence des produits de la marque Rasurel avec de petits défauts ou les invendus : maillots de bain, robes … nous nous précipitions dans le réfectoire, lieu de la vente pour faire le meilleur choix.

 

Le lendemain nous portions souvent la même robe.

 

Une année je m'étais acheté une jolie robe de couleur orange qui s'attachait par les brides sur les épaules, une de mes camarades avait la même mais je trouvais quelle lui sciait mieux qu'à moi. Il y avait des fronces devant et dans le dos de la robe moi j'avais attaché les brides en mettant les fronces sous mes aisselles pas étonnant qu'elle était de guingois, nous étions toutes hilares nous étions jeunes et il ne nous en fallait peu pour prendre des fous rires et nous en rions encore

Anonyme Ricamandois
14 avril 2020

Faut-il s’inquiéter, je ne crois pas, il faut patienter, mais les infos me font peur, il y a des bousculades, des incivilités, un manque d’organisation, je ne sais pas quoi faire, et puis, tout se contredit, être informé ou ne pas l’être, qu’est-ce qui est préférable, j’ai décidé de ne plus écouter tout ce boucan, en période de confinement, il faudrait se retrouver, mais si on était déjà perdu, on l’est encore plus une fois qu’on est plus occupé, c’est un mal pour un bien, on me dit, on a perdu l’habitude de nos anciens, faire des stocks de nourriture pour quelques mois, ça semble vrai, et cela révèle qu’on est développé, mais peut-être qu’on s’est mal développé car, on a perdu notre autonomie alimentaire, qu’on est encore plus dépendant, alors tout le monde veut à tout prix s’occuper, comme si pour une fois qu’on avait du temps, pour soi, il faudrait absolument s’occuper et pourquoi pas, ne rien faire, et se poser, une bonne fois pour toute, se poser chez soi mais se poser également à l’intérieur de soi, et réfléchir, à notre vie, on voit qu’on tout peut s’arrêrter du jour au lendemain, ça prête à réfléchir, un flot de paroles envahit nos maisons, c’est une véritable épidemie, on a du mal à l’endiguer celle-ci, des infos, en veux-tu ? En voilà ! C’est l’indigestion, les temps changent, le président a parlé, il faut l’écouter, les gilets jaunes sont confinés et certains sont maitenant jaunes mais de maladie, et après le confinement, ça sera reparti, doucement au début, et puis progressivement mais sûrement, on mettra les bouchées doubles, il faut rattraper le retard, pour éviter une crise financière, certains parlent d’une chance pour tout changer mais à condition que le peuple suive, peut-être, certains parlent d’une nouvelle ère totalitaire avec des lois opportunistes pour imposer des lois inimaginables sans ce traumatisme global, que faire, certains se tournent vers Dieu, et prie humblement, certains encore affiment que cela était planifié, que ne faut-il pas entendre ! Mais s’ils avaient raison, on ne le saura pas, il y a Netflix et les plateformes de VOD, même pas l’occasion de faire des jeux de société, c’est dur dans les foyers, des couples sont en train de divorcer, les enfants s’ennuient, ils ont les parents sur leurs dos pour les obliger à faire l’école à la maison, c’est drôle, le homeschooling n’est pas bien vu par l’éducation nationale et la voilà qu’elle n’a pas le choix de s’y mettre, pour certains l’école a la maison, ça ne change rien à leur quotidien, pour certains, le confinement ça ne change rien à leur quotidien, être confiné dans un studio ou être confiné dans un château avec des dizaines d’hectares, telle est la question ? On nous propose pleins de contenus gratuits, mais comme c’est gentil, mais il y a un arière-goût, les infirmiers, les médecins sont débordés, certaines personnes âgés doivent mourir pour laisser la place, une douce euthanasie, manque de masques, manque d’empathie, manque de solidarité, manque d’humanité, qu’est-ce qui manque le plus, il y a des initiatives, des masques de fortune construit par impression 3D, des citoyens au service des plus âgés, des jeux à la fenêtre entre voisins d’appartement ou de palier sans contact bien sûr, comme une question pour un champion à la fênêtre, des vidéos sur le confinement pour divertir, pour informer, pour s’insurger, il y a des choses à dire, mais il y a des choses à faire, et il y a des choses qui se passent de tout commentaires, à croire que la multitude de film post-apocalyptique est un conditionnement, à croire que tout s’accélère, on peut dire que l’épidémie est globale, on parle de pandémie, c’est la globalisation, on me dit, on me dit aussi qu’il faut un gouvernement mondial pour faire face à des problèmes qui sont globaux avec une porté internationale comme le terrorisme ou les pandémies qui traversent toutes les frontières, et les sans -abris, et les réfugiés, et tous ces oubliés, ce ne doit pas être facile, pour ceux qui n’avait déjà rien avant, j’ai presque tout dit, l’homme s’adapte à tout au meilleur comme au pire, il faut s’arrêter, prenez soin de vous, ça a perdu de son sens à force de l’avoir trop entendu, il faut marcher, et ne pas rester trop confiné au moins 30 minutes par jour d’après une pub du gouvenement, bon courage, pour quoi, pour rester confiné, pour affronter la maladie à l’hôpital, pour subir le deuil d’un proche, pour ne pas tomber en dépression, pour oser remettre en question notre modèle de société, je ne sais pas mais bon courage tout de même !

Theï Cassagnes

Confinement
Constamment
Sans arrêt
Sans cesse
Continuellement
Continûment
Journellement
Sans relâche
Sans répit
Sans trêve
Toujours
Tout le temps
A chaque instant
A tout bout de champ
A toute heure
A longueur de journée
Du matin au soir
A tout moment
Nuit et jou

Christine Arnaud
Acrostiche

Cigognes blanches, merles noirs,

Oiseaux d'ici, oiseaux d'ailleurs,

Nichent dès le printemps revenu.

Femelles et mâles, patiemment,

Inlassablement, veillent

Nuit et jour, jour et nuit.

Eclosion au lever du jour,

Minutes, secondes s'écoulent

Et voici de beaux oisillons.

Nourriture, chaleur, tendresse

Tous bientôt sillonneront notre ciel.

Nathalie Nuel

On nous dit de ne pas sortir

On nous dit de voter

On nous dit que ne pas porter de masques

On nous dit de se laver les mains

On nous dit de ne pas s'inquiéter

On nous dit que c'est la guerre

On nous dit de ne pas travailler

On nous dit de travailler

On nous dit de se moucher dans notre coude

On nous dit de porter un masque

On nous dit pas qu'il y a pas de masques

On nous dit de rester chez nous

On nous dit d'être solidaire

On nous dit d'aller ramasser des fraises

On nous dit de ne pas consommer

On nous donne des conseils

Apprendre l'anglais, relire Proust, trier ses placards,

On dit dit qu'on va divorcer

On nous dit qu'on va grossir

On nos dit qu'on sera mal coiffé, anxieux et sans doute alcoolique

On nous dit qu'on sera pas libre de nos mouvements

On nous dit que c'est pour notre bien

On nous dit qu'on est en ligne, au front

On nous dit qu'on nous protège

On nous dit d'applaudir

On nous dit de faire un mot pour sortir

On nous dit de ne pas courir

On nous dit de mesurer : un mètre, un kilomètre, une heure

On nous dit de faire nos masques

On nous dit de nous mettre aux fenêtres

On nous dit de ne pas aller aux enterrements

On nous dit d'annuler les mariages

Je veux presque rien dire

écouter le quasi silence de la ville

dormir, réfléchir, rêver oui rêver..un peu

prendre du temps.. et laisser dire.

Nathalie Nuel

je voudrais etre un oiseau D Torrente  f

Dominique Torrent

couleurs nourricières 2020, masque de protection, recycler, grand bouquet baroque, fibres textiles, canevas du XXe siècle, j'ai toujours rêver d'être un oiseau, Hommage aux soignants, lire ou relire La conférence des oiseaux, ouvrage de Farid Al-Din Attar.

#sideration #masque #oiseau #artcontemporain #recycler #fiberart #medecindumonde #slowlife #patrimoine

#hybridation #transition #fibretextile

HISTOIRE D’UN CON FINI

Jean-Jacques Dumas

HISTOIRE D’UN CON FINI

14 H 32

 

J’éteins la télé. Toujours les mêmes discours :  le confinement, les gestes barrières et tout le bazar. Ça commence à me soûler. On a décidé avec les copains de faire un barbecue, on va faire un barbecue. En plus il fait un temps superbe, alors on va pas rater ça.

Le plus dur, c’est de passer entre les mailles du filet des flics. Heureusement que je connais la campagne par cœur et que les petits chemins n’ont aucun secret pour moi.

On a attaqué l’apéro tambour battant pendant que les saucisses et les côtes de porc cuisaient. On s’est retrouvé à quatre gars. Les femmes sont allées rendre visite à la famille et on est tranquille pour la journée. Et surtout, ça nous évitera les regards noirs du côté de nos verres et les réflexions désagréables…

Après le digestif, on a fait quelques parties de boules et bu quelques bières. Ensuite, les choses sérieuses ont commencé. Poker et whisky. Au bout d’un moment, le Gilbert se met à tousser. On le regarde.

  • « Heureusement que c’est pas toi qui à faire cuire les saucisses, tu nous aurais emboucanés » dit Momo.

Je dis alors :

  • « Faut pas s’affoler les gars et pris d’une inspiration subite, j’ajoute - même pas peur ! - et je finis son verre de scotch. Tiens remets-nous de l’antigel. Elle va pas nous avoir cette saloperie ». 

Tout le monde a rigolé…

 

NOIR…


 

Ouah ! Qu’est-ce qu’on s’est mis. Je me demande encore comment je suis rentré…

Qu’est-ce que j’ai mal à la tête… Sûr, j’arrête de boire, enfin au moins jusqu’à samedi prochain…

 

Qu’est-ce que je fous là ? D’abord, où je suis ? C’est qui ces zombies habillés comme des cosmonautes ? Ils ont l’air fin avec leurs masques, leurs lunettes et leurs tenues bleues. 

Non ! C’est pas vrai. Je suis à l’hôpital. C’est pas possible… Comment je suis arrivé là ?

Quel con ! Mais alors quel con !!!

J’arrive pas à parler avec ce tuyau dans la gorge. J’arrive pas à ouvrir les yeux. Aidez-moi, je vous en supplie… Je recommencerai pas, promis…

J’en peux plus… Me laissez pas crever comme ça. 

S’il vous plait…

 

Les lignes lumineuses sur le moniteur du respirateur sont passées de la chaine des Alpes aux Monts d’Auvergne puis elles sont devenues plates comme la plaine de la Beauce et le bip bip de la pulsation cardiaque a ralenti progressivement pour finalement raisonner en une plainte lugubre…

 

  • « C’est terminé dit le médecin. On le débranche. 

Attendez Docteur dit une infirmière, regardez, il pleure…

Non, c’est fini… Allez on le débranche.

La jeune fille fait le tour de la chambre du regard, cherchant l’appui de ses collègues.

 Dépêchez-vous ! il faut désinfecter la chambre, il y a du monde qui attend. 

 

 Heure du décès… Il regarde sa montre.

 

14 h 32 ».

Jacques Gerey

La musique


 

La musique n’a pas de frontière,

Elle voyage sur toute la terre ;

Elle rythme les différentes cérémonies

Qui ponctuent le cours de la vie.

 

La musique sonne la joie des retrouvailles,

La musique sonne le glas des funérailles,

Elle annonce l’arrivée d’un nouveau né,

Elle assemble deux êtres pour s’aimer.

 

La musique peut être émouvante,

Triste, dansante ou envoutante ;

Elle fait rire les enfants,

Et pleurer parfois les grands.

 

La musique n’a pas de langage,

Elle nous vient du fond des âges ;

La musique n’a pas de frontière,

Elle voyage sur toute la terre.

 

Poème composé le : 22 Mars 1999 

GEREY Jacques

Le reflet de ton visage


 

Mais voilà qu’un jour, des mains m’ont saisi,

Des yeux m’ont regardé sur tous les côtés.

J’ai apprécié ; et jamais je n’oublierai ce regard,

Que j’ai gravé au fond de mon miroir.

Peu de temps après, une autre personne est venue me voir,

C’était par un après-midi, le ciel était noir.

Elle est restée longtemps,

Allant et venant,

Discutant avec ma patronne, puis me prenant dans ses mains….

On devait parler sûrement de moi, j’en suis certain !

Ensuite, on m’a roulé dans du papier et avec cette étrangère je m’en suis allé.

 

Avant Noël, dans des boîtes, j’ai été empaqueté.

Puis mon jour de gloire est enfin arrivé.

J’entendais des mains défroisser ce papier

Et une voix de plus en plus claire se faisait entendre…

Je tremblais de peur, mais où fuir ?

Quand elle m’a lentement dévoilé, j’ai pu enfin comprendre,

Combien je venais de faire un immense et intense plaisir.

Et je venais de reconnaître ce premier regard,

Le même gravé au fond de mon miroir.

Alors, un ruisseau de perles de pluie dévala sur son visage ;

Je devinais l’ampleur et la profondeur du bouleversement

Que je venais de commettre ; c’était très émouvant !

 

Ne pleure plus, je t’appartiens désormais,

A l’intérieur de moi, je renferme mille et un secrets.

 

C’est le plus merveilleux cadeau que j’ai pu offrir jusqu’à aujourd’hui.

 

Poème composé le : 22 Mars 1999 

GEREY Jacques

La Brebis , la Louve et la Renarde

Une jolie et gentille petite BREBIS ,
Avait dans sa tête une multitude de soucis.

Un jour qu’elle était chez elle,
La cheville elle se tordit,
Elle se fit une entorse, et pas une bagatelle … !
A la clinique bien vite elle se rendit
Pour une radio de son pied mignon,
Et s’en retourna comme elle put à sa maison.
On lui mit un bandage peu banal,
Accompagné de quelques jours de repos.

Peu de temps après, une convocation s’en suivit
Pour se rendre chez la LOUVE, consultante principale,
Afin de l’examiner d’un œil nouveau.
Elle y fut fort mal accueillie.
«  Ca vous fait mal quand j’appuie ici ? – Oh oui !
Ce n’est pas grave, au travail vous irez lundi !
On ne peut se permettre de vous prolonger !
A vos occupations veuillez vite retourner !
Si la douleur persiste, eh bien vous expliquerez
A vos collègues BREBIS que vous devez simplement les regarder ».

Elle rentra bien triste dans ses appartements,
Le cœur blessé par cette LOUVE aux propos cinglants.
Elle informa la RENARDE, sa Supérieure
De ce qu’on lui avait dit ailleurs
Celle-ci prit pitié d’elle et de tous ses malheurs ;
Elle essaya de la remettre de bonne humeur.
Puis étant rusée, elle-même s’informa
Auprès de la LOUVE de ces propos là.
« Que nenni j’ai pu dire cela, cria la LOUVE persécutée ! »
Ces babines retroussées, au-dessus de ses poignards d’ivoire ;
«  Qui a bien pu vous raconter ces sornettes déplacées ! »
« Je n’ai jamais pu traiter les gens ainsi, vous pouvez me croire ! »

Alors la RENARDE, fayote et mal léchée ,
Rappela la BREBIS dans les minutes qui suivirent.
Elle l’intimida, la soupçonna d’être menteuse et pire…
Elle lui dicta sur le champ d’aller travailler ;
Le plus tôt serait le mieux pour elle !
Sinon il pourrait lui arriver quelques bagatelles !

Pauvre BREBIS
Toute meurtrie;
Voilà que la RENARDE, sa supérieure
Lui jetait des tonnes de malheur.
Pourquoi ce revirement ?
Pourquoi être si méchant ?

Les paroles de la LOUVE avaient – elles ^plus de poids
Que celles d’une petite BREBIS aux aboies ?
Les supérieurs ont-ils toujours raison ?
Accomplissaient-ils hardiment leurs occupations ?
Etaient-ils des modèles à suivre en exemple ?
Ils auraient souvent donné le mauvais chemin à suivre !
Nous pouvons vous l’assurer, nous en avons des tas d’exemples …
La raison du plus fort est-elle toujours la meilleure ?


GEREY JacqueS

Lundi 29 Janvier 1996

Maxime Spanu

Avril 2020

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Jean-Noël Blanc

Par les temps qui courent (et Dieu sait qu’ils ne courent pas vite avec les interdictions de gambader et de batifoler dehors), l’habitude a été prise de demander à des écrivains une liste de « livres à lire ». J’en ai lu quelques-unes et aucune ne m’a donné l'envie de me lancer dans une nouvelle lecture. Peut-être parce que tous ces conseils étaient si sérieux qu’ils me semblaient un peu professoraux et donc me décourageaient d’avance ?

Je dois manquer de sagesse, sans doute. Ou d’esprit de gravité. Quelqu’un de convenable s’empresserait de citer quelque nom d’auteur rare ou prestigieux, mais j’ai le défaut d’estimer que lire doit d’abord être un plaisir plutôt qu'une injonction, surtout en cette période où l’on manque d’occasions de se réjouir. Je préfère penser à la petite crise de rire que j’ai eue hier soir, dans mon lit, en parcourant quelques chroniques de Vialatte. Mon hilarité a réveillé ma femme et je trouve que c’est là un bon critère de lecture : quand on a envie de lire un passage à voix haute pour en faire profiter les autres, c’est qu’on tient le bon bout. Même si on réveille son conjoint.

Et ça y est : je viens de citer un auteur. Pardon, ce n’est pas ce que je voulais. En réalité, je désirais seulement donner un petit truc pratique de lecteur que j’utilise depuis belle lurette. Il s’agit de prendre quelques notes rapides, courtes, vives, sans manières, sur chaque bouquin qu’on lit. Pas besoin d’un discours : tout doit tenir sur une demi-page, parfois même pas. D’abord cet usage permet permet de ne pas trop oublier ce qu’on a lu, et pour une vieille cervelle comme la mienne un tel point de repère est assez utile. Mais surtout on finit très vite par s’apercevoir que ce petit exercice de commentaire devient un moyen très facile et très souple de devenir un lecteur malin : à force d’écrire quelques mots sans prétention sur ce qui nous a plu ou déplu dans un livre, on en arrive, sans même s’en rendre compte, à developper en peu de temps un sens de la critique. Donc à ne plus être un lecteur naïf. Donc à doubler son plaisir de lecture : à la satisfaction du lecteur moyen, on ajoute l’intelligence critique.

Si j’avais une seule recommandation à formuler ce serait celle-ci : lisez ce que vous voulez, comme vous le voulez, à l’allure où vous le voulez, fichez-vous de la réputation officielle de l’auteur ou du genre, mélangez roman, récit, bande dessinée, essai, polar, science-fiction, allez-y sans retenue, mais à la fin de votre lecture écrivez quelques lignes de commentaire, de la façon la plus simple et la plus familière possible, et je suis prêt à parier que votre plaisir de lecteur en sera très vite multiplié.

En cette période de confinement, il me semble que la perspective d’accroître un plaisir est un assez joli projet, n’est-ce pas ?

Jacques Gerey

Écoute

 

Ecoute, écoute le vent,

Il te contera,

En cette soirée de printemps,

Mes peines, mes joies,

Mes soucis, mes sanglots et bien d’autres choses encore…

 

Un soir, où le ciel avait revêtu son manteau d’or,

Ma longue vie de solitude s’est arrêtée.

J’ai pu enfin goûter à ce breuvage magique,

Où l’Amour, tendrement, m’a enveloppé

De son doux voile transparent et poétique.

 

Comme le printemps amène le soleil,

La joie de vivre parsemée de fleurs,

Il m’a apporté mille merveilles,

Et a déposé dans mon cœur, le Bonheur.

 

Depuis longtemps, je n’avais pas goûté à ce suc parfumé,

Dont la fraîcheur de la rosée matinale est venue m’embaumer.

Mon cœur, qui depuis longtemps, sommeillait,

A tressailli et s’est soudain réveillé.

Que m’était-il donc arrivé ?

Je croyais rêver…

 

Mais lorsque j’ai senti tes lèvres effleurer les miennes,

Et tes mains qui me caressaient,

J’ai pu te regarder dans les yeux pour que je comprenne

Que tout devenait réalité.

Je découvrais la source de la vie,

Qui sans elle, nous laisse mourir d’ennuis.

 

Car tout Homme peut vivre sans travailler,

Mais meurt, un jour, de ne pas avoir aimé.



Poème composé le : 26 Avril 1978

Existes-tu?

 

Pourquoi, pendant de longues nuits de suite,

Je ne pense qu’à toi ?

Pourquoi es-tu toujours présente dans mes rêves ?

Pourquoi viens-tu à ma rencontre ?


 

Est-ce un hasard ?

Je n’en sais rien encore,

Mais je te vois telle une princesse :

Chevelure tissée  d’or,

Yeux d’azur sans fond,

Bouche rose attirante,

Corps svelte aux formes douces.


 

Lorsque je m’éveille,

Je crois te serrer dans mes bras,

Mais non, rien, que de l’air brassé.

Je ne peux m’empêcher

De te revoir dans ma pensée,

A  des moments de ma journée.


 

Bien que tu hantes mes rêves,

Si un jour je te rencontre,

Pour de bon, en chair, en os,

Me reconnaîtras-tu ?

M’aimeras-tu ?


 

Alors, existes-tu bien en ce monde ?



Poème composé à la demande de Guy FURCY le : Mercredi 20 Février 1974

Le saule et la tronçonneuse

 

En cette fin d’année,

Un saule pleureur fragile

Vivait ses journées

Au bord d’un parc tranquille.

 

 

De son espèce, il était l’unique représentant.

Bien qu’il pleurait, même les jours de soleil,

Sur son tronc dressé, il était content.

Le vent le berçait dans son sommeil.

 

 

Mais un jour d’hiver,

Une pensée honteuse avait traversé le cerveau

De quelques vipères

Que sont les hommes devenus sots.

Ils ont émis l’idée

Qu’un panneau serait dressé,

Là, à quelques mètres de lui.

Lui qui n’avait jamais rien demandé à autrui.

Un panneau grand et pas beau,

Qui devait coûter une petite bagatelle,

Mais qui disait des gentils mots :

Aires de jeux, de repos, d’espèces botaniques naturelles.

 

 

Cette indication fut dressée

Sûrement du mauvais côté,

Car lorsque tout fut scellé,

On s’aperçu que le saule gênait !

Il allait grandir encore

Et de ses branches, envelopper et cacher

Ces indications en lettres d’or

Qui comptaient bien plus que cet étranger.

 

 

Alors, un jour suivant,

Des hommes sur ordre sont venus ;

Ils ont aiguisé une chaîne aux dents pointues

Et en avant…

Pas de pitié, pas de larme, pas de prière ;

En quelques instants, tout fut terminé.

C’était un jour dans ce froid hiver,

Des dents acérées ont assassiné

Un seul et pauvre saule pleureur

Qui ne demandait qu’à vivre de paisibles heures.

 

 

On le scia, le déchiqueta,

On le tronçonna, le mutila….

 

 

Seul un bout de tronc resta quelques jours

Qui aujourd’hui a disparu pour toujours.

 

 

Comment des êtres vivants, humains,

Se targuant d’avoir suivi de hautes études,

Peuvent signer de leurs cruelles mains

Un assassinat en toute quiétude.

 

 

Que l’Homme est sot

Que l’Homme est con,

Il se dit écolo !

Qu’elle drôle de façon !!!

Marie-Thérèse Spanu

La_promenade_de_Titus_en_période_de_con

Jacques Gerey

Le brin de muguet

 

En ce matin de printemps,

Les feuilles encore toutes perlées de rosée,

Chauffé aux rayons du soleil, je m’éveillais.

 

Chaque jour, j’étouffais, cerné par les herbes envahissantes.

Je ne pouvais discerner mes amies présentes.

 

En ce matin de printemps,

Secouant mes clochettes, soudain, j’ai entendu

Des pas inconnus sur le dallage. C’était un nouveau venu.

 

J’ai aperçu une main qui s’avançait,

S’est refermée sur les adventices qui m’entouraient.

Puis, d’un coup sec, les a arrachées.

J’avais peur qu’il ne m’ait pas vu…

Alors, je me redressais sur ma tige drue,

Secouant mes clochettes à toute volée.

L’oreille d’un jardinier devrait m’entendre, me disais-je !

J’ai attendu toute grelottante de peur; T’es folle pensais-je !

Il ne t’en veut peut-être pas !

Serait-ce pour une autre fois ?

 

Soudain, une voix se fit entendre ;

« Petit brin de muguet, si vert, si tendre,

Je dois te cueillir pour t’emmener chez des gens,

En ce début du mois de Mai,

Leur donner un peu de chaleur.

La maison, de ton parfum, doit être toute embaumée.

Ils sont gentils, j’en fais le serment ».

        C’est ainsi que tu dois partir,

Après avoir accompli ta mission.

Tu ne devrais pas souffrir,

Porte bonheur en cette maison ».


Poème composé le : 29 Avril 1994

La petite peluche

 

J’arrive de la région du Bugey,

Où dans une vitrine, j’étais enfermée.

Quelqu’un m’a choisi,

Dans sa main, il m’a caressée,

Un moment, m’a regardée.

 

Il m’a parlée, je n’ai rien compris,

Je ne comprends pas la parole humaine,

Mais, je sais juste faire plaisir,

Où que l’on me mette, où que l’on m’emmène.

 

Je viens te réconforter, te réchauffer,

Toi, qui aujourd’hui, es enrhumée ;

Je viens te tenir compagnie,

Toi, qui es seule dans ton grand lit.


 

Je saurai lire sur ton visage,

Tes expressions, tes sourires ;

Je suis un petit chat tout tigré,

J’aime me faire cajoler.

Je ne parle pas, mais je comprends, rien qu’à regarder

Les moindres frémissements sur ton visage.

Je lis au fond des yeux, ce que personne ne peut déchiffrer ;

Je suis gentil ; je ne fais jamais pipi, je suis sage.

Adopte moi, assise sur tes genoux ;

Je te fais de gros, gros bisous.


Poème composé le : 14 Juin 1994

La petite fleur

 

La pluie vient effacer mes pas sur mon chemin,

La pluie vient nourrir les larmes de mon chagrin.


 

Le brouillard avait envahi

Une partie de ma vie.

Je marchais dans l’indifférence,

Et j’endurai l’Amour de son absence.

Tout en continuant ma route vers l’avenir,

Je ne savais quel sentier prendre ;

Je pensais bien qu’il faudrait en finir,

Mais comment m’y prendre ?


 

Maintenant que la page est tournée,

Je dois repartir vers une autre destinée.


 

Dans la campagne, recouverte de brume, je cheminais sur les sentiers,

Puis, le soleil s’étant levé peu à peu, tout s’évaporait.

Alors, j’ai découvert un paysage merveilleux ;

Tout en moi n’était que prairies

Parsemées de fleurs toutes aussi jolies.

Je croyais rêver, c’était fabuleux…

Un chapelet de notes de musique, doucement s’égrenait,

Chacune d’elles correspondait à un instrument que je reconnaissais.


 

Je me retrouvais moi-même,

Cet être qui donne, qui souffre, qui aime.


 

Mes yeux étaient captés par ce tableau pastel ;

De ces douces  fleurs toutes aussi belles,

Bercées par un vent léger,

Sur leurs tiges se balançaient.

De ces milliers de fleurs,

Une seule a fait frémir mon cœur.

Pourquoi elle et non une autre ? Allez savoir !

 

Et depuis, elle me fait travailler ma mémoire ;

Elle est la plume qui conduit ma main,

Elle est la présence où je me sens bien,

Elle est la caresse qui vibre sur les cordes de ma guitare,

Elle est celle avec qui je m’endors le soir.


 

Mais il y a dans ce monde humain,

Des choses belles que l’on ne pourra jamais accomplir.

Des choses qui vous feraient un très grand bien,

Mais qu’il faut laisser dans le tiroir des souvenirs.


 

Que la vie est cruelle,

Pourtant, je ne vivrais rien que pour elle,

Pour cette fleur rencontrée au printemps…


 

Sur ce mot, ma plume je laisse aujourd’hui,

Le temps se chargera d’écrire ce qui suit….

Poème composé le : 8 Août 1994

Viviane May

Le vélo des confinés

Mon vélo.jpeg

Jacques Gerey

Histoire de Ministres

 

Emprisonné depuis 2017, il s’échiappa (Schiappa) d’un asile de Normandie (Denormandie)! Quel culot (hulot) ! Son chauffeur Edouard était venu le récupéré en voiture. 

Il a fait la belle où B (non de code)  (Belloubet)  doit le rejoindre dans un fastfood : « le Peni Co » (Pénicaud),  près du ciné porno, le « Mara », ciné à nu (Maracinéanu) où le corps nu est roi (Lecornu). Arrivés dans ce restaurant, ils s’installent à une table. « B », Estère de son prénom, entre  peu de temps après et les rejoint. Le serveur leur apporte les boissons et lui, avale ses trois bières fraîches presque  coup sur coup ! 

  • T’abuse, hein ? (Buzin) lui dit Edouard! Tu vas être malade, t’as pas cinq minutes ? 

D’une voix particulière,  elle rit Estère (Riester) aux éclats!  

Puis ils partirent  tous les trois après avoir payer la note. 

 

  • Bon, on va chez le Maire  mon ancien pote  à Cluse?

 Il chercha l’adresse, impossible de mettre la main dessus ! Etait-il devenu si bête (Sibeth) après son temps d’incarcération ? Pourtant Cluse, elle (Cluzel) n’est pas si grande cette ville de Haute-Savoie ! Ils décidèrent de poursuivirent  leur route vers le sud en passant par le col LOMB ( Collomb) 1120m d’altitude pour  descendre vers la vallée du Rhône  par Lyon (Parly). Ils en ont avalé des bornes. Ah ! Il respirait l’évadé, il se croyait le drille, en  (Le Drian) vacance, le coquin ! Il était devenu un blanc qu’erre (Blanquer) sur les routes……une vie d’aliéné (Vidal) …

 

Sur l’itinéraire, ils firent un petit détour pour se recueillir sur la tombe où gît Rardin (Girardin), une ancienne connaissance. 

  • Eh, tu te goures ! Oh ! ( Gourault). Ce n’est pas par là ! Tu te trompes ! 

  • Tu crois ? Ca fait si longtemps que je ne suis pas venu dans le coin !



 

Le soir arrivait…  ils ont demandé à un passant l’adresse d’un gîte ou d’un hôtel dans le coin

  • Oui, à droite, dans deux rues, Gîte- Hotel (Derugit), vous verrez le panneau, c’est marqué ! 

Ils arrivèrent au gîte : « le Gui’lle Home » (Guillaume). Ils n’ont pas tardé à dîner, accompagné d’une bonne bouteille de vin, du St Véran ! Ils avaient très faim, surtout Estère ; elle a tout rafler celle-la (Flessel) !

 

Nous sommes repartis le lendemain, tôt,  car il nous restait des kilomètres à parcourir. Sur la route, des panneaux de publicité invitaient à la visite d’une galerie d’art à Valence.  Comme cette ville se trouvait sur notre itinéraire et que j’étais féru de peinture et de sculpture, nous y sommes arrêtés. L’Exposition d’Art Manin (Darmanin) se situait place de la République dans une grande salle du XIX siècle. Passant devant un tabac – presse,  le titre d’un journal exposé dehors  sur le trottoir attira  mon attention : « Grand jeu de défouloir à 15 heures « Castagne », aire (Castaner) du complexe sportif universitaire de la ville ». 

 

Après avoir visité l’exposition, nous avons repris sur la route…

Histoire de Coiffeur

 

J’habite un petit village sur la côte à l’intérieur des terres, vers le cap Hillaire
(capillaire). Pour y accéder, il faut emprunter une petite route, un peu dégradée, aux
nombreuses boucles et le traverser jusqu’à la sortie. La dernière maison, sise haut
(ciseaux) dans le hameau, à droite, c’est chez moi.
Lorsque j’arrive dans ma demeure, j’aime regarder depuis ma terrasse, la vue
imprenable sur la mer et je vois les rouleaux d’écume des vagues. A mes pieds, les
graminées, comme ces cheveux d’ange bercés par un vent léger, rythment la musique
que je viens de mettre.
Mon fils me demande : quelle est cette musique ?
- C’est Johnny Be Good , dit (bigoudis), tu ne connais pas ? Alors, je lui brosse
le portrait de cet artiste musicien.
J’entends les deux filles qui commencent à se crêper le chignon à propos de leurs
vêtements ou de leurs serviettes de bain.
Le jardinier déposa sa banane avec ses papiers dans la cabane et partit effectuer le
balayage des allées. Ensuite, il a peigné les cyprès d’Italie afin de leur redonner une
silhouette effilée puis coupé l’herbe avec la tondeuse. Demain il lui restera le
traitement des rosiers et la coupe de quelques arbustes afin de leur redonner une
forme.
Les saisons s’égrènent…
En automne, la nature se transforme ici en une coloration aux multiples teintes,
formant des mèches de couleur. Le vent froid défrise les arbres et maintient une
température permanente durant plusieurs jours.
Lorsque l’hiver arrive, j’adore me balader jusqu’au lac (laque) dont le gel, parfois,
recouvre toute sa surface. Je ne trouve pas ça rasoir de vagabonder dans cette nature
sauvage, j’aime ça.
Sur les chemins et dans les champs, point (shampooing) de rencontre, point de
promeneur par ce temps glacial.

Histoire de Lunettes

 

Je chevauchais ma monture pour une ballade en forêt.

 Les branches des arbres caressaient le sol moussu et la rosée du matin avait déposé des lentilles de verre sur les feuilles découpées des fougères.

 

Arrivé sur un promontoire,  le paysage s’étalait devant moi en une vue imprenable. Mais intrigué par un double foyer de fumée s’élevant des bois, je prenais alors ma lunette  en  tournant les deux tubes pour une correction progressive de cet instrument afin de mieux distinguer.

Ce n’était pas une vision ? J’avais encore un bon œil !

 

Sur le chemin du retour,  passant près d’un presbytère (presbyte) tout fleuri d’iris, je m’arrêtais afin de saluer les moines. C’était pour moi une nécessité  (cécité). J’avais entendu qu’un des leurs avait  été encorné  (cornée) par un de leurs bœufs.  Ce brave homme, myope,  était un pupille de la nation et  vivait heureux avec ses pères (paires).

 

Ce n’était pas si grave….il s’en remettrait petit à petit.

Histoire de Drogue

 

Le printemps arrivait….

 

J’étais passé chez la nourrice lui régler la note. Me faufilant à bicyclette à travers le trafic dense, je me dépêchais de rentrer à la maison car un livreur devait m’apporter une commande de sachets de graines pour le jardin. Un automobiliste me fit une queue de poisson prêt à me faire chuter ; stupéfiant ! Quelle audace ! Je regardais vite si je n’avais pas perdu ma barrette retenant mes longs cheveux.

 

Après avoir déposé les commissions sur la table, je prenais un apéro pour me remettre de mes émotions tout en croquant quelques cerveaux de noix accompagnés d’un bon whisky –coca inespéré (cocaïne) et frais. 

Afin de ne pas rater ma livraison,  je faisais le guetteur jetant de temps en temps un œil par la fenêtre attendant ma marchandise…..

Une fois livré, je vérifiais la came : sachet de graines d’herbe pour finir la pelouse, de légumes et 6 rhizomes, de la variété Canna- Bis (cannabis), à fleur double.

 

Comme je traversais le jardin pour ranger ma commande dans la cabane, je croisais la chate revenant de chasser avec une souris dans sa gueule, fière telle une héroïne.

J’espérais juste qu’elle ne gratte pas les semis déjà en place dont les 7 lignes de carottes, surtout.

 

Peu de temps après, mon fils rentre de l’école et me rejoint au jardin; il me demande du chit  car il avait soif.

  • Quoi ? que veux-tu ? 

  • Du chit orange !

  • Ah, du Pschitt orange ? Ok !

Voulant faire le fier, il me dit : 

  • Papa ! a chiche  (hachiche) que je la bois d’un seul coup la cannette !

  • - Ne fais pas ça, tu va être malade et tu auras la figure toute blanche comme de la farine !

 

La sonnette se fit entendre ! J’allais voir. Des copains venaient le chercher.

  •  Qui c’est papa ?

  • C’est tes copains !

  • Dis-leur (dealer) que j’arrive!

 

On était un mercredi……

Histoire de Musique

 

C’est l’histoire d’une jeune africaine ; elle est NOIRE. Elle était coiffée la raie (RE) au milieu.

-Comment vous appelez-vous ?

-Yé m’appelle BLANCHE.

-BLANCHE ? Comme c’est bizarre !!

-Wouai, cété plou facile pou sé rappéler, m’oun dit mes pawents.I

-Avez-vous des enfants ?

-Wouai, zen a oune dé cinq ans qui sé prénome CROCHE..

-Ah bon ! Prénom bizarre !

 -Wouai,  illé comprend SI wite ; 

-Où se trouve-t-elle ?

 -Yé lé mis (MI) dormir sou lé dos (DO), là (LA). Yé lé  accouché sou lé SOL et  quand lé vou, yé poussé oun grand SOUPIR. Elle était toute wonde (RONDE ).

-Avez-vous d’autres enfants ?

-Wouai, yé dou joumeaux, yé lé zé appelé DOUBLE CROCHE. ; Yé souis westée bouche bée, car  (BECARE) yé né mantendé  pas à cété  souprise !

-C’est une belle PORTEE ?

-Cé cé que l’on m’a dit (DIESE) ? -Eze bien entendou ?

-Yé poui NOTE dé cé qué tou ma dis Doudou. Yé peu en faire d’autres tou sé , dans la MESURE qué yé soui encore yeune.

Fred Philibert

Journal d'un confiné

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